Patriarche Youssef

Notice biographique

8 12 2011

 



Le patriarche est né le 15 décembre 1932 à Daraya (près de Damas, capitale de la Syrie), localité considérée comme lieu de la conversion de saint Paul. Le jeune Loutfi (nom qui signifie "gentil") entre, en 1943, au séminaire des Pères Salvatoriens au Monastère de Saint-Sauveur (Liban) près de Saïda où il suit ses études philosophiques et théologiques. Il prononce ses vœux temporaires le 15 août 1949 et les vœux solennels le 20 janvier 1952. Ses supérieurs décident de l'envoyer en 1956 à Rome (Italie) pour compléter ses études théologiques. En 1961, il obtient le titre de Docteur ès sciences ecclésiastiques orientales de l'Institut Pontifical Oriental dirigé par les pères jésuites. Il est ordonné prêtre le 15 février  1959 au Monastère basilien de Grottaferrata (près de Rome) par l'évêque Andrei Katkoff, évêque titulaire de Nauplia et visiteur pour les fidèles russes de rite byzantin.

Rentré au Liban en 1961 après avoir terminé son doctorat, il est nommé supérieur du grand séminaire de son ordre (Saint-Sauveur), charge qu'il exerce de 1961 à 1964 et de 1966 à 1969. Il enseigne, pendant ce temps, la théologie et la liturgie à l'Université du Saint-Esprit à Kaslik (près de Beyrouth).

Poussé par l'Esprit pour le travail de l'unité de l'Église, il fonde en 1962 la revue « Unité dans la foi ». C'est la première revue arabe qui traite des questions et problèmes œcuméniques. Le Saint-Synode de l'Église grecque-melkite catholique le nomme secrétaire de la commission œcuménique et de la commission liturgique. Il peut ensuite préparer en 1972 à Beyrouth le premier congrès liturgique entre les deux Églises-sœurs du Patriarcat d'Antioche. Il continue avec zèle et persévérance à travailler pour le dialogue entre les deux Églises. Ainsi il devient membre de l'ATIME (Association of Theological Institutes in the Middle East). Il a été par la suite invité à donner des conférences et à participer à différents congrès en Allemagne, Italie, Grande Bretagne...

Ces charges n'ont pas empêché le dynamique prêtre de servir plusieurs paroisses dans l'éparchie de Saïda  au Liban, où il se dévoue à l'enseignement et à la prédication. Il entame le travail sur le plan social en fondant, en 1964, le « Foyer de la jeune fille » avec plusieurs sections dans divers villages de l’éparchie de Saïda au Liban-Sud. Puis, en collaboration avec les pères Georges Kwaiter et Salim Ghazal et l'aide de certains amis allemands, il fonde le « Foyer de la Providence » en 1966 à Salhié, sur les hauteurs à l'Est de Saïda. Ce dernier projet social comprend actuellement un grand ensemble de huit bâtiments avec une église, un orphelinat (cent enfants) et une école technique (500 élèves), ainsi qu'un centre pour les jeunes qui veulent se consacrer aux activités sociales, paroissiales et religieuses. En 1971 il fonde le centre de « Formation religieuse et d’apostolat pour laïcs ». Ce centre fut ouvert dans les premières années pour la formation de prêtres mariés, et donna 20 prêtres, dans les éparchies de Saïda, Tripoli, Zahlé, Lattaquié…

En 1974, après l'arrestation de l'archevêque Hilarion Capucci par les autorités israéliennes, le patriarche Maximos V Hakim le nomme administrateur patriarcal, puis vicaire patriarcal à Jérusalem.

Pendant les années 1974-75, il termine les projets en cours à Jérusalem, commencés par S.E. Mgr Hilarion Capucci, dont la restauration de la résidence patriarcale et l'équipement du foyer pour pèlerins y attenant (avec 90 lits), de même que les fresques de l'église-cathédrale de Jérusalem.

En 1975, il fonde un centre de formation religieuse pour adultes, qui fait partie maintenant de l'Université de Bethléem. Il crée en 1976 une librairie orientale fournissant des livres en plusieurs langues. En 1977, il institue la « Caisse d’étudiants » dans le but d'aider les étudiants besogneux de Jérusalem à poursuivre leurs études universitaires. En 1984 il fonde le Centre de l'Orient Chrétien, qui organise des cours et des conférences en arabe, français et anglais, avec un musée oriental.

Le Saint-Synode, dans sa réunion du 9 septembre 1981, l'élit à la dignité épiscopale comme archevêque titulaire de Tarse. Il est consacré à Damas le 27 novembre de la même année par le patriarche Maximos V, assisté par les archevêques Saba Youakim et François Abou Mokh.

En 1981 également, il lance  un projet de logements formé de 36 appartements pour y installer plusieurs familles besogneuses de Jérusalem, avec une église, une grande salle et un centre sanitaire. Ce projet, terminé en 1983, est suivi d’autres projets semblables, notamment à Ramallah, à Beit Sahour et à Taybé : en tout 150 logements.

Il fonde trois écoles, un grand séminaire et quatre dispensaires. Il restaure plusieurs paroisses, construit des magasins pour assurer des revenus au Patriarcat.

En 1986, le Saint-Synode le nomme à la tête de la commission liturgique patriarcale et synodale. Il y travaille avec zèle. Á partir de 1992, cette commission, après avoir eu à faire face à un travail gigantesque, compile, révise et publie:

1- Édition des trois textes de la divine liturgie ;  volume I, divine liturgie de saint Jean Chrysostome (première édition en 1992, édition définitive en 2006) ; volume II (2008), divine liturgie de saint Basile et des présanctifiés

2- Ensemble des offices liturgiques de l'Église grecque-melkite catholique pour toute l'année, quatre volumes en six parties qui contiennent : volume I.1, mois de septembre à novembre ; volume I.2, mois de décembre à février jusqu'au début du carême ; volume II.1, carême et mois de janvier à avril ; volume II.2, grande et sainte Semaine ; volume III temps pascal et mois de mars à juin ; volume IV mois de juin à août.

3- Des petits fascicules (texte et chants) pour différentes célébrations liturgiques spéciales à l'occasion de certaines fêtes  et circonstances, les chants des huit tons pour la divine liturgie et l’office du dimanche.

4- Un grand recueil de chants pour toute l’année.

Sa Béatitude a publié plusieurs livres, tels, en arabe, « Introduction aux Rites liturgiques et leurs Symboles dans l'Église Orientale », « Voix du Pasteur », « Germanos Adam », en anglais un recueil d'interventions et de messages (Addresses 2001-2002) et un recueil de ses lettres pastorales patriarcales (I am with you always, 2008), et des traductions en arabe d'ouvrages édités en différentes langues, notamment « L'Église Melkite au concile Vatican II ».

En juillet 2000, étant encore vicaire patriarcal à Jérusalem, il invite tous les Évêques catholiques de tradition byzantine d'Europe Orientale à un congrès en la résidence patriarcale de Jérusalem. Ils ont pu étudier ensemble les problèmes communs à leurs Églises. C'était la première fois qu'une telle réunion avait lieu avec les diverses Églises byzantines catholiques.

Incapacité à cause de son âge avancé, Maximos V Hakim donne sa démission comme patriarche de l'Église grecque-melkite catholique le 16 octobre 2000. Le Saint-Synode, réuni à Raboué le 22 novembre 2000, accepte la démission du patriarche. Puis, de nouveau réuni le 29 du même mois, il élit Son Excellence l'archevêque Loutfi Laham comme patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem. Il prend le nom de Gregorios III, qui signifie le « veilleur ».